Le tabac sous tous ses aspects

Sur la route de Viñales, le pays du tabac, nous nous arrêtons chez un petit planteur ... Ce type de maisons est "Uno bohio".

Chez cette petite paysannerie, le confort est relatif et l'équipement électro-ménager est minimal. On nous a donc présenté le "frigidaire de campagne" dont le principe repose sur la ventilation naturelle d'un bassin d'eau en pierre. C'est rudimentaire, mais si on juge par le contenu du frigidaire, ça permet au moins d'avoir de l'eau fraîche !
Malgré l'importance de notre petite troupe, nous aurons tous droit à notre café ... et le café de Cuba, c'est quelque chose. Cela nous donne l'occasion de traverser la cuisine où la femme du planteur s'active à la préparation de notre breuvage ...
Nous visitons ensuite le reste de l'exploitation avec ses divers équipements : la petite case pour l'outillage, le château d'eau

Quand il est récolté, le tabac est mis à sècher au couvert ... les feuilles pendent comme des gigantesques chauves souris. En tant qu'ancien fumeur et atteint d'un asthme allergique, je suis rentré dans le séchoir sur la pointe des pieds ... Aucune réaction allergique, l'odeur est douce, légèrement sucrée, vraiment très agréable. Je pourrai donc profiter pleinement de la visite à la manufacture de cigares. Avant d'êtres livrées aux manufactures, les feuilles sont assemblées en bouquets. Nous avons ensuite pris congé du planteur.

A la manufacture de cigares de la Havane.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'y pas une manufacture par marque ... Chacune des différentes manufactures crée les cigares pour toutes les marques. Comme pour les grands vins chez nous, chaque marque correspond à l'assemblage bien dosé de différentes variétés de feuilles ... dans quelle mesure ceci est-ce aussi secret qu'ils le prétendent? Toujours est-il qu'on nous a affirmé que, si les ouvriers savaient pour quelle marque ils travaillaient, ils n'avaient aucune connaissance du détail de cet assemblage.

La marque la plus prestigieuse est le "Cohiba", tout en haut de l'affiche, marque créée en 1966 pour Fidel Castro. Au deuxième niveau on trouvera "Trinidad", "Montecristo", et encore plus bas "Romeo et Juliette", "Partagas", etc ...

Enfin, malgré l'embargo américain très strict, j'ai pu prendre cette photo d'un écran "Windows 95" ... Amusant !

Voici une page très complète sur la réalisation des cigares cubains : http://fr.wikipedia.org/wiki/Habano

Et voici en images quelques étapes de l'élaboration des "Havanes" (Appellation d'origine protégée). On commence par le poste de travail,

L'atelier de confection, une grande salle claire et bien aérée ...

Toute la journée, un préposé à la lecture lit des ouvrages des auteurs du monde entier. Chaque ouvrier est ainsi capable de vous réciter du Verlaine, du Victor Hugo ou du Dostoïesvski ... c'est étonnant !

La préparatrice commence par étaler ce qui constituera "la cape" du cigare, l'équivalent du papier de la cigarette. Ensuite, elle confectionne "la tripa", le mélange central des feuilles qu'elle assemble en une poupée où l'air doit pouvoir circuler.

Le classement par couleur.
Le groupage. Etant donné que tel jour, on travaille pour telle marque, il s'agit ici de grouper les cigares par couleur de façon avoir des boîtes homogènes. En toute simplicité, cette jeune et jolie ouvrière m'a clairement dit que si je la prenais sur mon passeport, elle me suivrait volontier en France ... et je ne pense pas que cela tienne à mon formidable et légendaire sex appel ... plutôt l'envie de pouvoir s'échapper vers une vie plus facile et plus libre ...
Le contrôle du calibrage des cigares
Le pressage est une des étapes finales : les cigares sont groupé sur des plateaux da façon à ce qu'ils ce qu'ils ne gonflent pas et gardent le bon calibre.
Et nous quittons la manufacture par la "Calle Refugio" , pratiquement déserte à cette heure de l'après-midi où la sieste n'est pas encore finie ... Et ce jour la il faisait une belle température !