Le culte des ancêtres est profondément enraciné dans la société malgache. Dans la vie courante, cela se traduit par l'importance des vieux qui sont les seuls à avoir assez de sagesse pour pouvoir communiquer avec l'esprit des ancêtres en en recueillir les conseils pour les événements à venir, de quelque nature qu'ils soient : mariage, travail, voyages ...

Concernant la mort, ce culte a pour conséquence "le Famadihana" qui est en quelque sorte la cérémonie qui "officialise" l'arrivée et l'intégration d'un défunt récent avec ses ancêtres, avec ceci de particulier que cette cérémonie ne peut avoir lieu qu'après la décomposition complète du corps. Les malgaches pratiquent donc les doubles funérailles. Quand une personne décède, elle est enterrée dans une tombe provisoire, généralement proche de l'endroit du décès. Elle y restera quelques années jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les os. Alors seulement, les véritables funérailles peuvent avoir lieu. Le défunt est sorti de sa tombe, ses ossements sont mêlés à ceux de ses ancêtres, un nouveau linceul est utilisé (le lambamena) et l'ensemble rejoint le tombeau familial.

Le famadihana n'est pas une cérémonie triste ... toute la famille y est invitée ce qui peut occasionner de long déplacements pour les membres les plus éloignés ; pour les parents proches du défunt, c'est une lourde dépense : il faut loger et nourir tout le monde ce qui conduit les moins aisés à s'endetter lourdement.

Au cours de la cérémonie, on y chante -on loue les services des troupes de mpilalao- et on y danse beaucoup, chacun voulant à son tour porter le défunt. Même les plus jeunes enfants y participent.

En 1956, j'ai eu l'occasion d'y assister ; c'est très rare que des vazaha y soient conviés et c'est un grand honneur que notre ramatoa "Rasoa" nous avait fait. J'ai fait ce petit film muet de 5mn. Pardonnez ses imperfections : j'avais 11 ans à l'époque. J'espère seulement qu'il vous intéressera.

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