1. Souvenirs de Mer Rouge.

 

Courant mars 2009, j’ai envoyé à une liste « d’amis internet » une information sur une émission de télé consacrée, pour autant que je me souvienne, aux merveilles sous-marines de la Mer Rouge. Ce fut le départ d’un échange inattendu de courriels abondants, provoqué par la première intervention de Adrien Sauteron mentionnant son voyage sur le Jean Laborde à une date où, précisément, j’y étais aussi. Se sont joints par la suite, C. Carton, grand connaisseur de la région, et Pascale Grandamy que nos récits ont fait rêver. Pour conserver la mémoire de ces échanges amicaux, j’avais gardé tous les messages reçus et envoyés.

Je les ai compilés à votre intention ; ceux qui connaissent cette région, qui y ont voyagé ou qui y ont résidé retrouveront surement des souvenir ; pour les autres ce sera une découverte qui pourrait donner envie d'y aller. Evidemment, le pays, la population, la manière de vivre certainement auront beaucoup changé depuis l'époque évoquée par cette correspondance.

J'ai conservé intégralement la structure et la chronologie des mails que nous avons échangés tous les trois ; il y aura donc des croisements et des réponses tardives ...

J'ai d'abord fait ce travail dans un document Word que j'ai envoyé aux intervenants. Hélas, il est arrivé trop tard chez Adrien Sauteron, celui sans qui tout cela n'aurait jamais vu le jour ... il venait juste de quitter cette vallée de larmes.

Bonne lecture.

P. Mussard

 

P.S. pour cette version sur internet : notre « amitié par internet » étant liée à notre vie passée à Madagascar, il y aura naturellement des éléments relatifs à Mada ...

De Adrien Sauteron, le 2 mars 2009 – 19h49.

J'ai traversé la Mer ROUGE, en Avril 1955, sur le Jean Laborde (Le Caire/Djibouti puis Djibouti/Mombasa) mais ne l’ai vraiment découverte qu'avec le 1er documentaire de Cousteau . Je n’oublierai jamais "Jojo" le mérou qui était si familier qu’il fallait parfois l’enfermer dans une cage anti-requins pour pouvoir filmer ses congénères poissons....! Le documentaire est plaisant mais il n’y a pas de mérou .....! (jeux de mots graveleux ...s ' abstenir)

signé CXU - 7AG - Y3R

 

De Patrice Mussard, le 2 mars 2009 – 20h 39

Adrien :

Eh bien, ça te surprendra peut-être, mais on devait être sur le même bateau (en même temps, évidemment !!!). Mais nous on s'est arrêtés à Djibouti parce que mes parents voulaient revoir des amis connus pendant notre séjour de 1950 à 1954 ... ensuite, on a rejoint Mada par avion (DC4 jusqu'à Arivonimamo) .. Je me rappelle très bien deux musiques qu'on entendait sur les ponts promenades ... tellement gravées dans ma mémoire que, quand je les entends, je retrouve le goût des potages qu'ils servaient à bord, genre consommé de champignon : c'était "Oh mon papa" (en version instrumentale) et "C'est magnifique" chanté par Luis Mariano ... Ceci est raconté sur mon site : http://www.patricemussard.fr

Etonnant ! Non ?

De C.Carton, le 2 mars 2009 – 23h 19

Puisqu'on en est à l'évocation des souvenirs, je mets mon petit grain de sel, j’ai parcouru la Mer Rouge, sens nord-sud, en juillet 47 sur le Champollion (avons croisé le Pasteur retour d'Indochine), puis en septembre 49, sens sud-nord sur le Ville-de-Strasbourg. Nostalgie, nostalgie. "Oh!Mein papa!" ce devait être Harry James et sa trompette. Quant à "C'est magnifique", il me semble que ce devait plutôt être Dario Moreno, mais ce n'est pas bien grave. Plus tard, en mai 61,je me suis rendu à Eilat (voyage de fin d'études en Grèce et Israël),il n'y avait rien à part quelques baraquements et quelques petites maisons blanches ,je ne reconnaîtrais rien à présent avec tous ces immeubles.

 

De Patrice Mussard, le 2 mars 2009 – 23h30

Effectivement, "Oh mon papa" était joué sur un instrument à vent ... je ne sais plus si c'était une trompette ou un saxo ... Pour "C'est magnifique" ... je ne sais plus qui chantait, les deux ont eu à leur répertoire ... Mais l'origine de mon mail était la surprise de découvrir "aujourd'hui" que j'étais sur le même bateau que Sauteron en avril 1955 ... et qu'on ne se connaît qu'à travers les messages qu'on échange au sujet de Mada ...

A gauche c'était ma maman

et là, c'est moi pendant la traversée du Canal de Suez ...
Evidemment, comme toujours, à Suez (ou Port Saïd) on avait eu droit à Gali Gali

De Pascale Grandamy, le 3 mars 2009 – 9h31

Ah superbes photos, tout mignon le Patou et joli sourire de ta maman !!! Que de souvenirs et inouï effectivement d'apprendre que vous étiez Casimir et toi sur le même bateau...

Kezako le gali-gali... ?

la photo est en miniature, je ne vois rien.

 

NDLR : Adrien était surnommé "Casimir" ... on verra aussi apparaître ce surnom "malgachisé" en "Rakazim" ...

De Patrice Mussard, le 3 mars 2009 – 9h 43

Gali Gali était un magicien prestidigitateur Egyptien ... il faisait sortir des poussins des oreilles des spectateurs, des pièces de monnaie ...

Celui de 1955, c'était le fils ... Gali Gali père, je l'avais vu lors de mon premier passage en Mer Rouge, en 1950, quand nous allions à Djibouti, sur le Félix Roussel.

Détache la photo du mail et tu la verra, elle fait 1151*1800, je pense que c'est suffisamment visible !!!

Quant à maman que tu trouves souriante, bien qu'elle soit décédée en 1973, je la vois très souvent au cinéma sur cet écran :

c'étaient quasiment des sosies !!!

De Pascale Grandamy, le 3 mars 2009 – 9h48

Ah merci Patrice, j'en apprends des choses...c'est mignon ce terme de Gali Gali !

Hélas, à part une croix rouge, je ne vois toujours rien...9 – 9h48 Ah merci Patrice, j'en apprends des choses...c'est mignon ce terme de Gali Gali ! Hélas, à part une croix rouge, je ne vois toujours rien...

De Adrien Sauteron, le 2 mars 2009 – 19h49.

Voyage inoubliable ... Marseille/Beyrouth, puis Beyrouth/Alexandrie, puis le canal Alexandrie/Le Caire journée passée à négocier avec l’un des marins égyptien monté avec le pilote un flacon de poudre d’ ailes de mouches cantharides, réputée aphrodisiaque selon les dires du vendeur (n’ayant pas de dollars nous n’avons pu faire affaire ... et sommes restés sur notre interrogation sur l’efficacité de ladite poudre ! ) Au Caire , nous nous sommes gavés de crevettes cuites sous nos yeux dans les canots à rames gravitant autour du bateau (système du panier avec une corde qui servait aux transactions), démonstration de "prestigidation" par " Gala-gala " sur le pont piscine A Djibouti premier contact " indigène " avec les chauffeurs des superbes taxis de marques américaines qui nous proposaient une visite du village afar ou nous disaient - ils nous pourrions " baiser " et même voir des femmes se faire " prendre " par des ânes ...,? Apéritif et déjeuner " Au Palmier en Zinc ", gâché par la foule des mendiants estropiés, lépreux ( ? ) et qui chassés par une porte, revenaient par une autre ....chaleur et mouches ( les climatiseurs n ' existaient pas encore )

Au moment de l ' embarquement le lendemain , un couple de bébés guépards étaient à vendre sur le quai ... ! Surprise aussi de voir le "Pasteur" à coté de nous et d’assister au transbordement de plusieurs soldats réunionnais rapatriés sanitaires parce que rendus fous par les attaques Viet contre leurs "postes" ... puis passage de la "ligne" et baptême, entre Djibouti et Mombasa. Puis voyage sans histoire : Dar es Salam - Majunga - Nossi be Diégo et terminus à Tamatave ....

Que de souvenirs....! mais pas de musique ...... !

De Patrice Mussard, le 3 mars 2009 – 9h 53

Et là, tu le vois, Gali Gali ?

 

NDLR : photo renvoyée seule à Pascale…

De Pascale Grandamy, le 3 mars 2009 – 10h 08

Oui oui !!! Elle est extra cette photo... je la garde précieusement dans mon fichier ! Par contre, je me suis rendue sur le site pastedGraphic.tiff pour voir qu'elle était le sosie de ta maman ; mais rien ??? J'atterris sur Flickr ? Peux-tu être plus précis steuplaît...

De Patrice Mussard, le 3 mars 2009 – 10h 14

C'est la femme qui tient la flamme sur le logo de Columbia Pictures : http://fr.wikipedia.org/wiki/Columbia_Pictures

De Pascale Grandamy, le 3 mars 2009 – 10h 13 (réponse à A. Sauteron)

Ah j'adore... superbe et passionnant votre petit récit de voyage, emprunt d'exotisme... Merci Rakazim ! Une Rapasy enchantée...

ps - z'ont des moeurs assez surprenantes dans ce village Afar....

 

NDLR : toujours dans la "malgachisation" des prénoms, Pascale c'est auto-baptisée "Rapasy" ... à la suite de qui, je suis devenu "Rapato" ...

De Adrien Sauteron, le 3 mars 2009 – 10h 15

Pour ce voyage, j’étais "rapatrié » par l’armée en 3ème classe et j’ai fait l’appoint pour avoir une couchette dans une cabine à 4 en classe touriste.

J’étais le plus souvent sur une ou debout à la pointe de l ' étrave à guetter les dauphins ... et éviter les militaires allant "servir" à Mada et en particulier, le capitaine d’arme qui ne comprenait pas que m’ayant dans son listing comme sergent en 3ème classe, me voyait évoluer en civil en "touriste" … et fou de rage, car ayant mon passeport, j’ai pu faire un tour sur les quais du Caire ce qui était interdit aux "militaires" à la suite de désertions de légionnaires en route pour l’Indochine ... C’est à la suite de ce voyage que j’ai porté mon premier collier de barbe pour narguer ce fameux capitaine qui prétendait que je devais d’abord lui en demander l’autorisation ! Beaucoup de souvenirs mais hélas je ne crois pas t’avoir remarqué Patrice (ni ta Maman ...) Quand aux photos du voyage, et crois moi, il y en avait quelques unes, elles ont disparues avec le vol de mes bagages chez un transitaire de Tamatave quand j’ai quitté Mada en 1968 ...

De Pascale Grandamy, le 3 mars 2009 – 10h 19

Merci Patrice ! Ah oui, bien vu...et je confirme une bien jolie femme...!

De Patrice Mussard, le 3 mars 2009 – 10h 24

(en référence aux femmes se faisant prendre par des ânes à Djibouti)

Bof ! Ca c'est du pipeau ... j'ai habité 5 ans à Djibouti et je peux garantir que je n'ai jamais entendu parler de ce genre de pratiques ... Attention, je ne mets pas en doute le fait que cela ait pu être proposé ... D'ailleurs, à cette époque, on ne parlait pas d' Afars mais de Issa : à Djibouti, les deux ethnies rivales s'appelaient alors Issa et Dankali (ou Danakil) ... et je vous propose ces quelques photos (diapos scanées) de 1952 de jeunes femmes Dankali, photographies près du lac Afambeau à la frontière avec l'Ethiopie ... Eh bien pour pouvoir les faire, ces photos, les bakchichs avaient été conséquents !!!

Il s'agit de diapositives scannées ...

De Pascale Grandamy, le 3 mars 2009 – 10h 52

Merci pour cette précision Patrice. Il est vrai que tu as vécu à Djibouti et me souviens d'une anecdote que tu nous avais raconté à propos d'un sakafo d'huîtres, et de votre boy qui avait soigneusement rangé les coquilles au réfrigérateur pour le dîner... dès fois que vous ayez les crocs...(hilare la Rapasy)

En revanche, et je ne sais pas si je suis la seule (?) mais je reçois tes photos en miniature... Pas tâche moyen de voir quoi que ce soit...?

De Pascale Grandamy, le 3 mars 2009 – 10h 54

Oup's...Sorry Patrice, triple buse que je suis... en cliquant sur les photos je peux les voir...

De Adrien Sauteron, le 3 mars 2009 – 10h 57

Maintenant que tu l’écris, on disait Danakils, comme Henri de Monfreid. Afars et Issas sont venus après l’indépendance .....

Je n’ai pu visionner tes photos je les ai reçues "écrasées" ... En ce qui concerne les propositions des "taximens" ce ne furent que des propositions et le gérant du Palmier en Zinc interrogé nous a dit que c’ était une façon d’appâter ( pour mieux les dépouiller ) les militaires rentrant d’Indochine, faisant escale à Djibouti !

De Patrice Mussard, le 3 mars 2009 – 11h 11

Voilà ...

D'ailleurs, à propos de Monfreid, à l'époque où nous y étions, il y avait un ciné-bar tenu par un type que l'on appelait "le père Maril" qui avait fait partie de l'équipe de Monfreid et c'était un régal de boire là et de l'écouter raconter leurs aventures ...

Je me rappelle aussi des taxis de Djibouti ... l'essence était en port franc et donc extrêmement bon marché. Les taxis étaient donc des Buick, des Studebakers, des Oldsmobiles, cabriolets ... A l'époque, nous n'avions pas encore de voiture et de temps en temps, mon père nous payait une balade en taxi, à la tombée de la nuit, jusqu'à Ambouli ... rien que d'en parler, je ressens encore sur la peau l'air tiède et un peu moite ... les taxis roulaient la plupart du temps à 35, 40 kmh ...

Un jour de 72, je traînait sur le boulevard de Belleville ... je suis entré dans une épicerie africaine ... Instantanément, je me suis retrouvé, par les odeurs des produits en vrac, à Djibouti : le sel, le charbon de bois, l'essence que l'on achetait à Djibouti dans des bidons de fer blanc (les tanikas) ... C'est une odeur très différentes des petites épiceries gasy ...

De C.Carton, le 3 mars 2009 – 12h 27

Je confirme tout à fait les commentaires de Patrice, ayant vécu à Djibouti de 1947 à 49, avec retour pendant les grandes vacances 51, mes parents y étant restés jusqu'à fin 53 date de notre départ pour Mada. L'ethnie de Djibouti, dans la partie sud du golfe de Tadjourah, était appelée Issa. L'ethnie vivant dans la partie nord du golfe (Obock et Tadjourah) était appelée Dankali (Danakil au pluriel). Il y avait à Djibouti une 3ème ethnie minoritaire originaire du Somaliland britannique,les Gadaboursi, qui étaient méprisés par les deux autres et étaient parfois malmenés (c'est un euphémisme), il fallait que les forces de l'ordre s'interposent pour les protéger.

Bizarrement, le terme de Afar n'était pas utilisé à cette époque et m'était totalement inconnu. Il est apparu plus tard, je ne sais pas exactement quand, en 1967 peut-être, quand la colonie qui s'appelait alors Côte Française des Somalis est devenue le Territoire Français des Afars et des Issas.

J'ai été en classe en CM2 avec Ali Aref qui est devenu le 1er président du Territoire en 1967. Je crois me souvenir qu'il était Dankali et en tout cas il était très gentil et francophile (c'est sans doute pour cela qu'il a obtenu le poste). Il avait un teint beaucoup plus clair que la plupart des Somalis.

Si vous êtes intéressés par l'histoire de cette contrée, vous pouvez lire les bouquins de Henry de Monfreid qui y a vécu. C'est un peu romancé et il se met souvent en valeur en passant sous silence ses trafiques divers (armes notamment), mais la peinture des moeurs est assez réaliste et ça se laisse lire facilement.

Charles.

De Patrice Mussard, le 3 mars 2009 – 12h 38

Merci à Charles de m'avoir remis en mémoire le nom "Gadaboursi" ...

Comme il y a plusieurs ex de Mada qui connaissent Djibouti, je vais quand même me décider à mettre à jour on site en ajoutant des photos de ce fantastique petit pays ... au bout de quelques mois, on oubliait a chaleur écrasante pour ne retenir que la magie du lieu, du désert et de ses dangers ... la traversée du Grand Bara où il fallait bien suivre le balisage pour éviter de se perdre et de tourner comme les Duponts au Pays de l'Or Noir ... les pêches miraculeuses à Mascali, les ballades à l'Arta ou à Randa dans la forêt de Bankoualé, le lac Assal, l'oasis de Dikkil (on disait "palmeraie" à Djibouti). ...

Le terme d'Afar désigne la dépression où se trouve le lac Assal.

Avec Monfreid il faut lire aussi la bio de Arthur Rimbaud ...

De C.Carton, le 3 mars 2009 – 5h 15

Sans vouloir lasser ceux qui ne seraient pas trop intéressés par la question, je reviens rapidement sur cette double appellation de Dankali (Danakil au pluriel) et de Afar.

En lisant un peu plus la doc. j'ai découvert que le peuple Afar (tel qu'ils se nomment eux-mêmes) s'étend sur un vaste territoire appelé le Triangle Afar qui s'étale sur 3 pays, puisqu'on en dénombre à peu près 1 400 000 en Ethiopie, 350 000 en Erythrée et 380 000 en République de Djibouti.

Cela pourrait expliquer qu'à l'époque de la Côte Française des Somalis on ne parlait que des Danakil qui se trouvaient dans le pays Dankali limité au Territoire et non des Afars dont la majorité se situaient en dehors du Territoire.

Mais cela ne constitue qu'une tentative d'explication personnelle. Il faudrait que j'arrive à interroger des anciens de l'époque si je peux en retrouver, mais ça se raréfie.

A+. Charles.

De Pascale Grandamy, le 3 mars 2009 – 15h 16

Pour avoir lu les "exploits" pas toujours louables de Henry de Monfreid, et de l'Arthur Rimbaud, merci Charles, Patrice, et Casimir, pour les connaissances que vous m'apportez chacun à votre manière pour votre vécu.

J'avais vu une série il y a fort longtemps à la tivi avec un acteur que j'aime particulièrement et dont j'ai oublié le nom (souvent second rôle dans de grandes productions françaises) ; je ne sais plus s'il s'agissait de Rimbaud ou de Monfreid... qu'il incarnait dans ce film, mais j'ai en mémoire tout comme le raconte Patrice ces couleurs magnifiques, ces odeurs que l'on devinent, cette chaleur, cette moiteur. Une "crasse" (sans connotation péjorative) de vie dont on a pas envie de se laver tellement, comment dire... tellement çà semble naturel quoi. Pour avoir passée quelques séjours en Afrique, mais... du nord, et plus précisément en Tunisie, à Djerba exactement.... lorsque le tourisme n'était pas encore là, je me souviens d'instants absolument merveilles, notamment sur la place de la capitale de l'île à 18 H, le soir.... La lumière était fabuleuse, les djerbiens jouaient aux dominos sur des tables en formica à même la poussière du sol avec une légère brise. Petits parisiens de touristes, que nous étions après ce bain de vraie vie, nous nous hâtions de regagner notre Palace 5 * pour prendre notre douche...

De Patrice Mussard, le 3 mars 2009 – 19h 07 (concernant les Afars)

On trouve tout ça sur Wikipedia ... il suffit de rechercher sur "afar" Mais à mon époque on parlait des Issa ET des Dankali ... et ils ne s'entendaient pas bien entre eux ... mon père a souvent eu des ouvriers qui s'absentaient une semaine pour une vendetta à effectuer ...

De C.Carton, le 3 mars 2009 – 19h 40

Tu as raison, mon cher Watson, mais cela ne nous dit pas pourquoi à "ton époque" et à la mienne ,on ne parlait pas d'Afar, ce qui est le point de mon interrogation.

Si tu trouves la réponse, tu peux la communiquer à Wikipeda qui, comme tu le sais, se nourrit des infos de ses participants.

On trouve des tas d'autres infos sur d'autres sites et dans des docs assez bien fournis.

De Adrien Sauteron, le 4 mars 2009 – 10h 50

Sur GOOGLE ,j’ai tapé DANAKIL et sur la page trouvée (français) j’ai cliqué sur le 1er site proposé : TADJOURA - AFAR - DANAKIL – DANKALI et je me suis régalé d’explications et images diverses … Je vous le conseille ..

A+

De C.Carton, le 3 mars 2009 – 19h 40

Merci Casim, déjà vu, on trouve beaucoup de choses sur Internet, malheureusement je n'ai pas trouvé d'explication au fait que dans les années 40-50 le vocable Afar n'était absolument pas utilisé sur place. J'ai questionné ma mère qui est encore en vie et elle me l'a confirmé. J'ai en outre des amis de mon âge à Nice et à Antibes qui étaient là-bas de 48 à 53 et qui me disent la même chose, ce n'est donc pas ma mémoire qui me joue des tours. J'ai plusieurs ouvrages de l'époque sur la Côte des Somalis et là pas trace d'Afar non plus.

Tu peux aussi trouver des choses intéressantes sur Encyclopedia Universalis et sur le site de la République de Djibouti.

Petite anecdote amusante en passant, Hassan Gouled qui fut le 1er président de la République en 1977 lors de l'indépendance (il a remplacé Ali Aref dont il était ennemi) était employé comme scribouillard dans les services dont mon père était responsable. Il magouillait déjà dans la politique à l'époque et on le tenait à l'oeil.

Au fait, j'ai dit une petite bêtise précédemment, mes parents ont été à Djibouti de 1947 à fin 1952 et non 1953, mea culpa. Je suis arrivé à Galliéni début Janvier 53.

Mon père a demandé sa mutation à cause de moi, car il n'y avait pas d'établissement secondaire à Djibouti et j'étais donc pensionnaire à Grenoble depuis l'âge de 11 ans.

C'est à regret que mes parents ont quitté Djibouti car ils s'y plaisaient énormément, ils y ont eu de nombreux amis avec certains desquels ils ont gardé contact par la suite.

 

NDLR : Je laisse le paragraphe suivant, des fois que des lecteurs se reconnaitraient !!!

Je vais citer quelques noms pour Patrice, au cas où ça lui rappellerait quelque chose: Sirieix (gouverneur) remplacé par Sadoul en 50, Chamboredon (secrétaire général), Liurette (directeur de cabinet),Grand-Perrin (commandant de cercle), Monclar (directeur de la Sûreté), Beaufils d'Alaré, Le Faou, Gadennes, Mascret (tous au CFE le chemin de fer franco-éthiopien), Labarsouque (commandant de gendarmerie), Beleau, Arnaud, Tolomier (Travaux Publics), Chavigny et Pottier (Trésor), Soulier et Audouin (Radio), Geffroy (PTT), Depouilly, Rémy, Gainet (instituteurs). Il y en avait beaucoup d'autres dont j'ai oublié les noms. Excuse-moi Casim pour cette litanie qui ne t'intéresse sûrement pas, mais ce serait amusant que Patrice retrouve des connaissances de ses parents dans cette liste à la Prévert (j'ai indiqué les fonctions pour donner des indices de recherche).

A +. Charles.

De Patrice Mussard, le 4 mars 2009 – 12h 37

(concernant les Afars) Non, Charles, ces noms ne me disent rien ... à part Sadoul.

Mais cela vient du milieu dans lequel nous vivions ... Mon père travaillait pour la société EGIL (électricité) chargé de la mise en service de la centrale thermique pour alimenter Djibouti. C'est pour ça que, quand nous sommes arrivés en 50, on logeait avenue 13 et on s'éclairait au pétromax (j'ai encore l'odeur du pétromax dans le nez et le sifflement dans les oreilles ...). Les gens que nous connaissions étaient donc dans le milieu professionnel de mon père. Pour s'occuper, ma mère a travaillé un moment au Cercle, elle s'occupait de l'état civil ... j'ai de nombreux papiers qu'elle a conservés précieusement où des somalis, dans un français encore moins qu'approximatif demandent une "carte tité" ... faudrait que je les scanne et les mette sur mon site. Ensuite, elle avait travaillé comme vendeuse à la CFOI (Comptoir Français de l'Océan Indien), juste en face de l'Oasis et à côté du Palmier en Zinc.

Parmi les personnes que j'ai connues, il y avait Les Thiévon, lui travaillait aux Chemins de Fer ... il roulait dans une vieille Wolkswagen amphibie récupérée aux Allemands.

Le Père Maril qui tenait le fameux ciné-bar ... je crois que c'était le Métro ?

Marinette (Tunisienne) et son mari Favo (Napolitain) qui tenaient l'Oasis (couscous tous les jeudis),

Charlot : le coiffeur qui était à côté de l'Oasis et qui avait toujours des animaux exotiques dans son salon (lynx, guépard ...),

Sadoul qui était très accessibles aux administrés ... j'ai été invité une fois à l'anniversaire de son fils, au Palais. Dans les années 60-64, Sadoul a débarqué à Tana où nous l'avons retrouvé, administrateur de je ne sais plus quelle société. Le fils Sadoul : Numa est dans le milieu édition, spécialisé dans la SF ...

Au sujet du changement de nom du territoire : de notre temps, c'était la Côte Française des Somalis ... Géographiquement, l'Afar est à cheval sur l'Ethiopie et l'ancienne CFS et de plus, le Danakil (territoire des Dankali) est une sous-partie de l'Afar. Etant donné qu'il existe maintenant un pays Somalie regroupant les anciennes Somali-Land (britannique) et Somalie Italienne, ils ont choisi le nom qui était le plus représentatif pour eux l'Afar.

L'ancien Dahomey (littéralement : le Pays des hommes forts") est devenu le Bénin (ça a un côté insignifiant) ... comme quoi, c'est pas toujours heureux !!

Patrice

De Adrien Sauteron, le 4 mars 2009 – 15h 51

Je viens de passer 2h à découvrir l’histoire d’Obock - Djibouti – Tadjoura (Côte française des Somali) de 1858 à nos jours, sur le site indiqué, et ce fut passionnant ! J’ai découvert l’horreur de l’infibulation qui accompagnait l’excision des petites filles, j’ai appris que Afars, Issas et Danakils étaient "coupeurs de couilles", j’ai découvert le Bahr el Assal, le Bahr el Abbé ou fut tourné en décors naturels , la première partie du film La planète des Singes , le récit de sa vie sur place par Mme de Monfreid, le récit de la traversée du désert d’Abyssinie par Rimbaud en 1938.

Pas d’explication concernant la question que tu te poses Charles … mais moi j’ai découvert un pays que j’ignorais totalement et dont l’histoire, apparemment est très riche. Photos et gravures sont très "parlantes" !

J’ai été moins intéressé par l’histoire "modern " du pays !

Puisque vous y avez vécu tout les deux, j ' ai voulu, par curiosité , avoir une idée du pays . C'est fait …

De Pascale Grandamy, le 4 mars 2009 – 16h 08

Itou pour moi, j'ai survolé quelques sites ... ... comme celui-ci : http://books.google.fr/books?id=_ZFhQneTR7wC&pg=PA278&lpg=PA278&dq=TADJOURA+AFAR&source=bl&ots=ZhQNv6fQ_z&sig=-m75dqbmn--nwL8KpohlpGQkgCk&hl=fr&ei=SomuSaW_HYOB_gaGjpXHBg&sa=X&oi=book_result&resnum=10&ct=result

Curieux, l'autre jour, nous parlions de circoncision, mais avons omis de mettre en exergue l'excision qui à mon avis est un autre sérieux problème...

De De Patrice Mussard, le 4 mars 2009 – 16h 19

Excision et infibulation ne sont pas spécifiques de cette région ... cela se pratique dans toute l'Afrique noire ...

Donc également à Paris, Marseille, ...

De Pascale Grandamy, le 4 mars 2009 – 16h 29

Oui d'accord, mais ces us et coutumes quelques soient les régions d'Afrique rapportés de plus par la migration en France, m'apparaissent complétement barbares, cette technique de l'ablation des parties génitales de la femme est horrible non ?

De C.Carton, le 4 mars 2009 – 16h 35

La communauté européenne à Djibouti n'était pas très nombreuse et il n'y avait pas, à mon souvenir, de cloisonnement entre les gens. Si je t'ai cité des noms de fonctionnaires surtout, à part ceux du Chemin de Fer, c'était parce que je pensais qu'ils étaient plus faciles à identifier. Mais mes parents fréquentaient bien d'autres personnes qui travaillaient dans le privé. Je me souviens, entre autres, des Barrier, Patry, Gardonni, Vigne, Constant, Blanchet.

Je me souviens très bien de Marinette, très sympathique, qui me chouchoutait à cause de mes yeux bleus, ce qui me faisait enrager et du coiffeur avec son lynx et son guépard dans le salon de coiffure. Le lynx avait l'habitude de faire sa sieste dans le guéridon qui contenait les revues, dissimulé sous le napperon et quand on avançait la main pour saisir une revue, il nous faisait savoir qu'on le dérangeait dans son somme. Le-dit coiffeur était un compagnon de chasse de mon père avec Gardonni et Tolomier. Ils chassaient le lapin, le dig-dig ou la gazelle cul-blanc.

Il me semble que le cinéma fermé qui était situé dans le prolongement de la Poste s'appelait l'Eden. L'autre cinéma, en plein air celui-là, était plus grand, avec un balcon.

C'était l'Olympia je crois. L'été, mon père assistait aux séances le torse nu comme tout le monde, mais il prenait soin de tenir sa chemise encore toute pliée sur le bras.

Ta mère ayant travaillé au Cercle a sûrement connu mon père qui y avait un bureau.

Il était responsable des Services Municipaux, une fonction un peu bizarre telle que l'Administration pouvait en inventer à cette époque, comme une sorte d'édile non élu chargé de la voierie et de la coordination des services publics comme l'eau, l'éclairage, l'entretien des chaussées, la circulation, etc... Je me souviens qu'il lui arrivait parfois de marier des gens, mais il me semble qu'il partageait cette tâche avec le Commandant de Cercle. Je me rappelle que lors d'une bataille sanglante entre Issas et Gadaboursis qui a duré 4 ou 5 jours, il était sur la brèche avec sa jeep pour séparer les belligérants, je ne sais pas trop à quel titre.

En parlant de voiture, tu évoquais les gros taxis djiboutiens. En effet, l'essence ne coûtait pratiquement rien et Djibouti, pour faire concurrence à Aden, était port franc. De plus, on avait le franc djiboutien qui était encore plus avantageux que le CFA. On y trouvait donc des tas de voitures étrangères. Mon père avait une jeep comme voiture de fonction et une grosse Nash décapotable de 23 CV pesant au moins 2 tonnes comme véhicule privé. C'est avec cet engin que j'ai appris à conduire à l'âge de 13 ans, manquant souvent de peu d'écraser quelques braves chameaux (c'est ainsi que nous appelions par erreur les dromadaires) entre Djibouti et Ambouli.

Peut-être as-tu pu profiter de la colonie de vacances que la CFE (Chemins de Fer pour les non-initiés) possédait au Harar (Ethiopie). J'y ai passé 4 semaines en Août 48, ce fut très agréable. Le Harar est une station d'altitude qui était très prisée des Djiboutiens voulant échapper un moment à la fournaise de l'été. Le Négus y avait d'ailleurs un palais et il y venait assez souvent. Henry de Monfreid y avait eu une jolie propriété que l'on pouvait visiter. Je me souviens surtout du magnifique verger regorgeant de pêchers, pruniers, poiriers, goyaviers, bibassiers, pommes cannelles, corossols, etc... Pour y aller de Djibouti, on prenait le train jusqu'à Dire Daoua, voyage toute la nuit, puis on rejoignait le Harrar par la route en camion (il n'y avait pas de car à l'époque). Et arrivé là-haut, quelle fraîcheur! Il fallait se couvrir la nuit pour dormir, quel bonheur!

Je vous raconterai une autre fois mon voyage au plateau du Day, dans le massif du Goudah.

A+. Charles.

Photo 1. Votre serviteur est le blondinet aux grandes oreilles au milieu de l'image, avec la jolie blondinette à son côté.
Photo 2. Votre serviteur est en haut, au milieu, blondinet aux grandes oreilles avec la même jolie blondinette appuyée sur son épaule.

De Pascale Grandamy, le 4 mars 2009 – 16h 52

A quand l'écriture d'un livre ou d'un scénario de film ?

A tous les trois un César en récompense, pour sûr "Coup de torchon" serait détrôné !!!!!

De Patrice Mussard, le 4 mars 2009 – 18h 54 (retour sur l’excision)

Evidemment ... mais ce qui est encore plus barbare, c'est que l'excision, c'est seulement l'ablation du clitounet ... donc pas de jouissance ... donc aucun intérêt pour l'adultère ... donc aucune vie de vraie femme !!!!

De Patrice Mussard, le 4 mars 2009 – 18h 26 (gros message avec beaucoup de photos)

C'est sûr que la communauté européenne n'était pas très importante ... mais il se forme toujours des groupes d'amis par affinité ... Rien de péjoratif si, par tes parents, vous vous êtes trouvé à fréquenter du personnel administratif ou militaire ... C'est génial d'avoir les mêmes souvenirs ... le lynx sous les magazines, c'est pourtant vrai ... une fois, Charlot s'était baladé dans Djibouti avec un guépard sur le capot de sa jeep ... personne n'essayer de lui voler quoi que ce soit dans la voiture ...

Voici une photo de groupe devant le Palmier en Zinc :

ma mère est au premier rang, deuxième à gauche et je suis juste derrière elle dans la benne du camion avec le casque colonial (photo 1951)

J'ai bien sur profité deux fois (1951 et 1952) du centre de vacances des chemins de fer à Harrar. On y allait d'ailleurs en train ... Awash, Dire Daoua ... Voilà des noms qui sont pleins de souvenirs et qui parlent ceux qui ont vu la bio de Rimbeaud à la TéléVoici. Voici trois photos de 1952.

ici, je suis de dos au centre avec le petit pull débardeur

 

toujours avec le pull
je suis au bout à droite ... décidément, je l'aimais bien ce petit pull

En 1953, mes parents s'y étaient pris trop tard et je n'avais pu aller en colo ... Du coup, je m'étais retrouvé en pension chez les soeurs Maltaises à Harrar ... c'était une école et j'y ai pris mes premières leçons d'anglais et j'apprenais aussi l'écriture éthiopienne (très belle d'ailleurs) ... J'ai eu l'occasion de visiter une léproserie avec les soeurs ... et aussi d'aller écouter les hyènes, le soir à l'orée du village quand elles viennent visiter les décharges ...

Ici une photo avec un petit copain de classe éthiopien

Et ici, une autre prise dans les jardins du restaurant italien Ciao quand ma mère était me faire un petit coucou

Je ne sais si le palais appartenait au Négus car à l'époque, il y avait le Prince de Harrar ... mais sans doute de la même famille ...

Tu as raison, Charles, le cinéma c'était l'Eden ... Mon frère qui ne voulait rien faire au collège a travaillé comme ouvreur au cinéma plein air ... Les premiers films que j'y ai vus était un Zorro et un Tarzan ...

En 1952, on avait fait un petit périple dans la "forêt du Day" plus exactement à Bankoualé. On a fait le voyage en avion : j'ai donc eu mon baptême de l'air dans un ancien Junker de la Luftwaffe :

Ma maman à la robe à pois et me tient la main ...

Sur place, à Randa, c'est Charlot qui avait un camion là-bas qui nous véhiculé. Ensuite on a crapahuté dans les cailloux et les épineux ...

on dormait dans des gites prévus pour ...

ma mère surveille le repas de la p'tite classe (j'ai la marinière à gauche)

et en randonnée :

arrêt pique-nique

on faisait de belles rencontres amicales : je suis entre les deux somalis

et pour marcher, on faisait comme les autochtones : les bras en l'air, reposés sur une perche pour s'ouvrir la poitrine et respirer plus librement ... la chemise nouée sur la tête ... petite précision : on a pas gardé longtemps les "casques coloniaux" ...

Que de souvenirs, bon sang !!!!!!

De C.Carton, le 4 mars 2009 – 19h 12

Je réponds un peu tard à Pascale, mais je pense que la série télé à laquelle vous faites allusion est tirée d'un livre de Henry de Monfreid "Les secrets de la Mer Rouge". Le beau brun qui tenait le rôle de Monfreid et qui semble vous avoir favorablement impressionnée était Pierre Massimi, regard d'azur et sourire de piano,bien trop belle gueule pour incarner Monfreid à mon humble avis.

Amicalement.

Charles.

De Pascale Grandamy, le 4 mars 2009 – 19h 41

Et bien,.... que dire ? Simplement, que tu as eu une enfance comme Ô combien de nous autres petits parisiens auraient pu rêver... Ces photos sont à la fois très émouvantes, joyeuses aussi, avec de jolis partages avec les locaux ; c'est vraiment très touchant Patrice de nous avoir fait partager ces moments à jamais gravés dans ta mémoire et sur ces photos...

Suis très flattée enfin..., très émue... je ne sais quoi dire,

Merci beaucoup Patrice !

De Adrien Sauteron, le 4 mars 2009 – 19h 55

C’est quand même sympa d’avoir des photos de son enfance et de son adolescence ....!

De Pascale Grandamy, le 4 mars 2009 – 19h 55

Non non Charles, il y a méprise....

Bien qu'ayant vu en son temps cette série "les secrets etc.... "non, ce dont je garde en souvenir, c'est un téléfilm sur Rimbaud admirablement bien filmé, et remarquablement bien interprété par un acteur dont le nom m'échappe encore et qui n'a rien d'un jeune premier mais doté d'un sacré talent et d'une sacrée trempe pour incarner ce rôle, j'avais beaucoup aimé.

De Adrien Sauteron, le 4 mars 2009 – 19h 59

Lors de mon escale à Djibouti, je me souviens avoir mitraillé sous toutes les coutures ce fameux "Palmier en zinc" ....!

De Pascale Grandamy, le 4 mars 2009 – 20h 04

C'est sûr Rakazim' ; mais peut-être un jour, les retrouverons-nous ces photos, qui sais... ?

De C.Carton, le 4 mars 2009 – 23h 12

Je n'ai pas pu ouvrir les clichés, c'est dommage. Si tu pouvais me les renvoyer en PJ au format jpg ce serait chouette. Merci d'avance.

C'est vrai que c'est superbe d'avoir vécu les mêmes choses presqu'au même moment.

Au Harar je suis aussi allé visiter la léproserie et allé voir les hyènes le soir près de la décharge. D'ailleurs, à la colo, nous montions des cailloux la nuit dans les chambres pour canarder les hyènes qui venaient renverser les poubelles sous nos fenêtres.

Je vais essayer de scanner quelques vieilles photos.

A+ . Charles

De C.Carton, le 5 mars 2009 – 19h 41

Comme promis, je vous fais un petit récit de notre excursion au plateau du Day.

Pour Casim et Pascale je fais une petite intro sur le pays pour situer, Patrice connaît.

Le plateau du Day est situé dans le massif du Gouda dans la partie nord du golfe de Tadjourah, en plein pays Dankali. Le massif du Gouda contient le point culminant du pays, environ 2000m je crois. C'est une région très accidentée et sauvage dont l'accès était malaisé. Le Day lui-même est situé à 1500m d'altitude. Il offre la seule véritable forêt primaire de tout le pays. Elle s'étend sur environ 2km x 1,6km avec une bonne densité d' arbres feuillus du genre genévriers, acacias et autres. Il y avait beaucoup d'oiseaux, pigeons sauvages, pintades, etc... Dans la forêt, mais aussi dans tout le massif alentour, il y avait une faune variée, phacochères, hyènes, lapins, biches et une espèce de chamois qu'on appelait arkoumoudou. Il y avait également des panthères et des cynocéphales qui se déplaçaient en bandes de 40 à 50 individus sous la conduite de grands mâles dotés d'une belle crinière comme des lions. On en voyait beaucoup car ils n'étaient pas farouches. Ce n'était pas des animaux bien sympathiques et on évitait de s'y frotter.Les autochtones les redoutaient car il leur arrivait de s'attaquer à leurs troupeaux de chèvres et de moutons rien que pour s'amuser et ils causaient des dégâts considérables en mordant les pauvres bêtes et en leur arrachant la queue ou les oreilles. Quand ça se produisait, il n'y avait qu'une solution, tirer dans le tas en essayant d'épargner le bétail.

Le Gouverneur du Territoire avait fait édifier un gîte sur le Plateau et il le mettait volontiers à la disposition de ceux qui en faisaient la demande.C'était d'un confort assez rudimentaire, mais il n'était pas désagréable d'avoir un abri pour la nuit qui était assez fraîche et humide à cette altitude. Il y avait une cheminée pour se chauffer et une petite cuisine à l'extérieur, mais on allait faire ses besoins dans la nature, non sans une petite appréhension la nuit, car le coin abritait quelques léopards.

Nous avons fait 2 excursions au Day, la première en Août 1949, la deuxième en Août 1951. Mon père qui n'était pas du genre mondain, mais plutôt broussard, adorait ce genre d'expédition. Les deux fois ont été pratiquement identiques, sauf que nos compagnons de randonnée étaient différents. La 1ère fois, outre mes parents et moi il y avait 3 célibataires. La 2ème fois, nous étions accompagnés d'un couple (ils travaillaient tous deux à la CFOI, pour Patrice) et d'un célibataire.

Je vais m'en tenir à la relation du 2ème voyage dont je me souviens mieux.

Nous avons effectué la traversée de Djibouti à Tadjourah sur une vedette de la Marine en 1,5 H environ. Puis nous avons relié Randa par la piste en pick-up. Randa que Patrice connaît est à environ 700 m d'altitude. C'est un coin très agréable avec de l'eau et de la verdure. Nous avons logé dans un gîte d'étape pour 2 nuits. Dans la journée nous sommes allés faire une balade à la forêt de Bankoualé toute proche pendant que mon père mettait la main aux préparatifs de l'expédition avec le chef de Poste local.

Nous avons alors entamé notre périple, pedibus cum jambis, car il n'y avait pas de piste entre Randa et le Day. Il fallait 2 jours de marche au minimum pour atteindre le Day.

Nous avions une caravane de 5 ou 6 dromadaires qui portaient tous nos impedimenta, tentes, lits picot, ustensiles de cuisine et d'éclairage, nourriture et fûts d'eau pour la boisson. La première journée fut particulièrement pénible car il faisait très chaud sous le soleil et le chemin n'était pas des plus aisés. Nous avions un guide Dankali qui nous servait d'interprète car nos caravaniers ne parlaient pas un traître mot de Français,ni d'ailleurs les quelques autochtones qu'il nous arrivait de croiser.

Nous avons fait halte à Amboka, simple point d'eau au fond d'un oued asséché, au pied de la montagne du Day. C'était un coin agréable, assez verdoyant et nous avons établi le campement pour 3 jours. Les "villageois" du coin vivaient dans de simples huttes de branchages revêtus de peaux de chèvres. Ils avaient des troupeaux de bovins, chèvres et moutons blancs et noirs à grosses queues. Le point d'eau était un simple marigot de 2 à 3 m de diamètre qui étai cerné par un rempart d'épineux. Une fois par jour, vers 5 H du soir, ils écartaient les épineux d'un côté pour permettre au bétail d'accéder à l'eau pendant 1H environ. On pouvait voir des gazelles et des dig-digs se mêler aux chèvres pour aller boire. Je pouvais les observer sans me faire repérer à partir des branches d'un gros arbre qui surplombait le marigot. Ces Danakil n'avaient pas l'air bien méchants, mais ils étaient d'un abord rugueux et ne devaient sans doute pas goûter la plaisanterie. Pour défendre leur point d'eau, on sentait bien qu'ils n'auraient pas hésité une seconde à vous faire sauter la tête avec le grand poignard acéré comme une lame de rasoir qu'ils portaient en permanence à la ceinture dans un étui en peau.

Nous avions tous une arme à feu. Mon père avait un fusil Mauser et moi une carabine 22 long rifle qui pouvait tirer 3 balles à la fois. Elle avait un seul canon alésé de 3 canaux rayés, avec une culasse unique équipée d'un percuteur triple. Je pouvais charger 1,2 ou 3 balles à volonté. Elle s'appelait Buffalo Mitraille, si vous connaissez. Je l'ai d'ailleurs conservée de nombreuses années à Manja en 54-55 et à Betioky en 57 et en 59.

Après deux journées de chasse au cours de laquelle il y a eu au tableau un phacochère et un arkoumoudou que nous avons fait griller à la broche le soir-même, nous avons entamé la montée vers le Day que nous avons atteint dans l'après-midi.

Nous avons passé une dizaine de jours là-haut, avec des crapahuts tout autour. On avait une vue magnifique vers le sud sur le Golfe de Tadjourah avec la ville de Djibouti dans le lointain et sur la droite le Ghoub el Karab. De la partie ouest du plateau, on pouvait apercevoir le lac Assal dans la brume.

Un jour, nous avons descendu la pente très abrupte de la face sud du plateau pour rejoindre le fond d'un oued à 500 ou 600m plus bas. Un torrent coulait en permanence dans cet oued, ce qui est un spectacle exceptionnel dans cette contrée. Nous avons rencontré des arkoumoudous en pagaille, sans les tirer. Nous avons trouvé un énorme léopard mort sous un rocher. Il était allongé sur le ventre avec la tête entre les pattes avant. Il était dans un état de décomposition avancé et puait terriblement, c'est d'ailleurs ce qui nous l'a fait découvrir. Avec un bâton, nous avons réussi à décrocher les 2 crocs supérieurs. Ils doivent encore traîner quelque part chez ma mère actuellement. Nous avons appelé l'endroit "l'oued au léopard".

A force de traîner dans le fond de l'oued nous n'avons pas vu passer l'heure et nous avons décidé de passer la nuit à la belle étoile pour ne pas risquer de nous faire surprendre par la nuit dans la paroi de la remontée. Nous avons donc passé la nuit sur un petit monticule, en nous relayant pour monter la garde et alimenter le grand feu que nous avions allumé pour éloigner les bêtes sauvages. Mon père était un peu penaud de m'avoir embarqué dans cette aventure, mais j'ai trouvé cela très amusant.

Pour nous alimenter en eau dont le plateau était dépourvu, un dromadaire descendait à Amboka tous les deux jours avec deux fûts.

Nous avons nous aussi repris le même chemin, avec arrêt à Amboka, pour rejoindre Randa où nous sommes restés une journée pour récupérer. Puis nous sommes redescendus à Tadjourah où nous avons passé deux jours dans une grande maison bien aérée, je ne me souviens plus chez qui nous étions.

La traversée du retour s'est faite à bord d'un boutre somali en un peu plus de 3H.Il y avait un vent terrible et la mer était très grosse. Je n'en menais pas large et avais hâte d'arriver.

Voilà brossé le récit de cette aventure inoubliable.

Je vous joins quelques photos. Elles ne sont pas bien terribles, car à l'époque on n'était pas bien outillé et on ne pensait pas trop à faire des photos.

Sur certains clichés vous pouvez voir un vieux Dankali à l'air altier avec sa barbichette blanche et son poignard à la ceinture. C'était le gardien du gîte. Il promenait toujours sur lui un trousseau de clés, celles de la maison, et nous l'avions surnommé St Pierre, ce dont il ne s'offusquait pas car il ne comprenait pas un mot de Français.

Bien cordialement, si vous avez eu la patience de me lire jusqu'au bout sans trop bâiller.

Charles.

A l’affut à Amboka

Camp à Amboka

Crapahut avec le guide et St Pierre

Dans l'oued à la panthère avec St Pierre

Dans la forêt du Day avec mes parents

Le gîte au Day

Le gîte au Day

Débâtage des dromadaires

St Pierre et son poignard

Femmes Dankali

Hyènes abatues à la 22 Long Rifle

 

De Pascale Grandamy, le 5 mars 2009 – 20h 14

Ouh làlà un pur régal...et par le récit et par ces photos absolument, absolument quoi (?) mais .... béate !

Un grand Merci Charles !

j'en reste bouche béeeeeeeeeeeeeee ....

De Patrice Mussard, le 5 mars 2009 – 21h 34

Charles, je vois d'après le récit et les photos que tu étais plus âgé que moi à l'époque où tu arpentais le Day ... Pour ma part, c'était en 1952 et je n'avais que 7 ans ... donc pas de fusil !!! Malgré tout, comme vous avez pu vous en rendre compte : c'était toujours les mêmes gîtes qui étaient en activité ...

C'est vrai que cette région était très sauvage et c'est dommage que mon père n'ait acheté son 24*36 qu'après notre ballade à Randa, parce que les photos que je vous ai proposées avaient été tirées avec un truc très rudimentaire, du 6*9 petit trou, si je me rappelle bien.

Mais je vais quand même mettre d'autres photos représentatives du "plateau" qui n'en était pas vraiment un, d'ailleurs. Nous aussi avions fait pas mal de rencontres dans nos ballades.

Charles, je vais t'envoyer ces photos de la même manière que les précédentes ... mais vérifie quand même tes paramètres de sécurité de ta messagerie, c'est peut-être là que ça bloque ...

Comme on peut voir sur celle-ci, le plateau est plutôt accidenté …

Dankali

Dankali

Paysage du Day

Valloné et arride

 

Pas de route, uniquement des pistes caillouteuses

Des sentiers très escarpé

Village dankali

les femmes brandissent les couteaux courbes somali, la plupart du temps taillés dans des lames de ressors de récupération ...

Ma mère et moi

et je ne sais plus où exactement, mais on avait pu prendre un bon bain tiède et saumâtre dans cette "piscine"

Comme il y avait un point d'eau, i y avait des cultures potagères :

Ca nous fait quand même de sacrés souvenirs ...

De Adrien Sauteron, le 6 mars 2009 – 8h 14

Avec ce que j’ai appris par le net et vos récits très vivants et surtout les illustrations photographiques qui accompagnent je regrette, maintenant, de ne pas avoir cédé à l’impulsion de faire un "séjour" à Djibouti, après la vision du documentaire de Cousteau sur la faune halieutique de la Mer Rouge ... (ma passion pour la pèche) ... En 1972 il n’ existait pas d’ agence proposant des séjours en C.F.S ...

Il me semble que les Danakils (?) partagent avec les Yéménites la passion des "coutelas" à larges lames ...!

J’ espère que les "manches" n’ étaient pas en cornes de rhinocéros ...?

Le "tableau" de chasse à tes pieds, Charles semble être 2 hyènes ?

Le collier de dents de léopards étaient, au Kivu, l ' apanage des seuls chefs et pour me procurer de beaux "crocs" que j ‘i par la suite fait monter en pendentifs qui ornent les corsages des "dames" de la famille, j’avais monté un système d’échange 2 photos = I croc ( ‘ ai ramené à un retour de congé un appareil à photos instantanées et un lot de cassettes-pellicules – ‘ ai oublié le nom c’était un monopole ) Finalement , je crois que les souvenirs "africains " sont , en général plus "mouvementés" que les souvenirs malgaches....!

De Patrice Mussard, le 6 mars 2009 – 10h 49

Je reviens à nouveau sur le message d'Adrien ... l'appareil devait être un Polaroïd ...

Sur l'intensité des souvenirs "africains", souvent plus mouvementés que les souvenirs malgaches, je ferai ces quelques remarques :

La Côte Française des Somalis est une région extrêmement sauvage, implacable ... les populations à l'époque étaient souvent hostiles dès qu'on s'éloignait de la côte. En fait, la région disons "sécure", couvrait le périmètre : Doralé-Djibouti-Loyada-Arta.

Au delà, il fallait être très prudent, voire armé. Un couple d'européen, en panne de voiture à un embranchement de routes qu'on appelait "le Bouet", après le Grand Bara, s'était fait agresser par des broussards et n'avaient dû leur salut que par l'arrivée d'une autre voiture. Ils avaient été sérieusement amochés. Ce qui fait que, quand on a eu une voiture (une Morris Oxford), sous son siège, mon père avait toujours un pistolet chargé.

Mais avant tout, c'est la nature qui est implacable ; pour aller au Lac Assal, par exemple, il fallait prévenir les autorités de façon à ce qu'ils puissent intervenir si on était pas rentrés comme prévu. Pour le lac Assal qui se trouve sous le niveau de la mer et qui est saturé de sel, il était recommandé d'arriver très tôt le matin au lever du soleil et d'en repartir vers 10h30 ou 11h parce qu'après, cela devenait un véritable chaudron. Une mésaventure était arrivée aux Thiévon dont j'ai déjà mentionné le nom et cela aurait pu se terminer plus tragiquement : ils étaient allés au Lac Assal et seuls quelques amis étaient au courant et ce sont eux qui ont prévenu la Gendarmerie, ne les voyant pas revenir. Ils étaient tombés en panne dans la montée en ressortant de la cuvette ... ils n'avaient plus d'eau ... et quand les gendarmes sont arrivés, ils étaient à l'abris sous la voiture et biberonnaient gentiment l'eau du radiateur ...

Enfin, il y a les animaux sauvages et pas des moindres : quand on approchait la frontière éthiopienne, il y avait la chasse au lion ; Charles a évoqué les léopards de la forêt du Day et les cinocéphales ... ceux-là se trouvent aussi dans les régions semi-désertiqueset sont extrêmement dangereux parce que toujours en bande ...

Alors c'est vrai que vivre à Djibouti c'était une aventure, mais également un peu partout en Afrique avec un "petit plus" pour les pays de désert. De nos jour les dangers restent les mêmes (avec en plus l'instabilité politique) mais il y a les GPS, les téléphones portables, ...

A côté de ça, la vie à Madagascar était beaucoup plus calme et sûre ... Tomber en panne de voiture ? Mis à part le retard ... on trouve toujours un petit village pas trop loin avec à manger et à boire ... A part le "fosa" et le croco (très localisés tous les deux) il n'y a pas vraiment de danger ... le danger est plus microscopique à Mada : palu, bilharziose, amibes ...

Pour mes parents, ils ont toujours trouvé que la vie à Mada avait un petit côté "provincial" ...

Allez, je vous mets quelques photos couleur de la CFS années 52-54 (ce sont des diapositives scannées) :

Le lac Afambo (chasse au croco), juste après la frontière Ethiopienne
votre serviteur à Ambouli en 1953 ... mon tout premier jeans
L'oasis de Dikhilen fin d'après-midi
la piscine dans l'oasis
le Magala (quartier indigène) à Djibouti
au Magala ... cette maison était habitée

Ma maman, la Morris Oxford, rue d'Ethiopie

 

Vous en voulez d'autres ?

De C.Carton, le 6 mars 2009 – 12h 55

Merci pour ces photos, elles viennent compléter les miennes.

En effet, en 1951 j'avais 13 ans et j'avais déjà participé à la 1ère expédition en 1949 dans les mêmes conditions à peu près (j'avais déjà la carabine).

Le Plateau du Day sur lequel est la forêt est un vrai plateau plat comme la main. Il n'était facilement accessible que par son côté nord-est. Côté sud il y avait une paroi presque verticale qui donnait sur le fameux oued de la panthère dont je vous ai parlé. C'était une plate-forme idéale d'observation comme un porte-avions. Le gîte du Gouverneur était situé à une trentaine de mètres de cette paroi, tourné vers le sud.

La "piscine" que tu montres est le réservoir d'irrigation situé à Randa dont tu montres par ailleurs les jardins. Ces photos sont les bienvenues car je n'en avais pas de Randa. Après notre retour du Day, nous avons profité avec délectation de ladite "piscine" car pendant les 2 semaines précédentes nous utilisions l'eau avec parcimonie, c'était une denrée rare et précieuse.

A+. Charles.

De C.Carton, le 6 mars 2009 – 13h 12 (réponse à Sauteron)

Oui Casim, ce sont effectivement des hyènes qui ne manquaient pas dans le pays. Le fameux poignard à double tranchant était l'accessoire de tous les hommes du pays, qu'ils soient Danakil ou Issas. Ils ne s'en séparaient jamais et s'en servaient pour des tâches diverses et aussi comme d'une arme redoutable.

Il est vrai que la mentalité des Somalis n'avait rien à voir avec celle des Malgaches.

C'étaient des hommes rudes et ombrageux, durs au mal, qui n'hésitaient pas à recourir à la violence, sans doute une conséquence de la vie difficile du désert. Rien à voir avec l'amabilité et la gentillesse des Malgaches, surtout en brousse. A+. Charles.

De Patrice Mussard, le 6 mars 2009 – 14h 44

Sur cette photo, on voit un broussard dankali avec son poignard en travers ... Le "vazaha" (européen) derrière était le chef du poste frontière près d'Afambo ...

 

Fallait pas faire le mariole avec un type quand il avait ce genre d'engin sur lui.

Voici une photo du Grand Bara dont j'ai déjà parlé avec le fameux balisage qui n'existait pas quand on était arrivés en 50 ... Ca fait approximativement 40km de long et il était très facile de se perdre et de tourner en rond avant de trouver la sortie ...
Et le lac Assal pour faire bon poids ...

Eh non, ce ne sont pas des choux-fleurs mais la formation naturelle de sel qui délimite la zone la plus évaporée à droite de l'eau profonde à gauche d'un bleu très profond !

la bande claire sur le pourtour correspond à l'ancien niveau de la mer avant que cela ne se referme (cause volcanique)

De C.Carton, le 6 mars 2009 –9h 17

Eh bien,voilà que ça recommence,je n'ai encore pas d'images! Les précédentes que tu as envoyées en couleur sont splendides.

De quand datent-elles? Je ne me souviens pas que l'on faisait des images pareilles au début des années 50, vous étiez drôlement bien équipés. Je joins encore quelques images de 48,49 et 51.

Pour Casimir et Pascale, juste quelques mots d'explication.

Loyada était le poste frontière avec l'ex-Somaliland britannique à quelques kilomètres à l'est de Djibouti. Il y avait une palmeraie très agréable en bord de mer et c'était une de nos destinations préférées le dimanche.

Il y avait le Petit Bara et le Grand Bara qu'il fallait traverser pour aller à Dikkil à l'ouest du pays. Le Petit devait faire 6 à 10 km de long et le Grand une trentaine de kilomètres de long sur une douzaine de large (environ).C'était deux cuvettes entourées de montagnes dont le fond était rempli d'argile plate et lisse comme une table de billard. En temps normal (il pleuvait 2 fois par an tout au plus),cette argile était toute sèche et craquelée et quand on roulait dessus on n'avait aucune sensation de vitesse et on avait l'impression d'être arrêté car il n'y avait pas la moindre végétation sur cette table de billard. Comme dit Patrice, il était facile de se perdre dans le Grand Bara.

Quand il pleuvait, l'eau restait en surface plusieurs jours. Curieusement, les pourtours de la cuvette étaient assez verdoyants plusieurs semaines après les pluies et il y avait une faune abondante, gazelles, dig digs, lapins, perdrix, hyènes, chacals, porc-épics. Je suppose que l'eau accumulée dans la cuvette remontait par capillarité sur les bords. C'était un des lieux de chasse préférés du pays et en général ils ne rentraient pas bredouilles. J'ai encore des grandes épines de porc-épics, c'est assez joli. L'animal se préparait en daube et était fort prisé, on aurait dit du cochon de lait.

A Dikkil il y avait une belle palmeraie en plein désert avec pas mal d'eau. La grande réserve d'irrigation était utilisée comme piscine avec un grand plaisir. En 48 et 49,je faisais partie des Eclaireurs de France à Djibouti, notre groupe était animé par un jeune employé de la CFOI très dynamique. Il nous a emmenés plusieurs fois à Gael-Mael, Ali-Sabieh (par le train), Dikkil (en camion) et même à Mascali (petite île en face de Djibouti pour Casim et Pascale). Nous campions et faisions de grands feux de camp le soir, c'était extra! Ces sorties ne se faisaient pas pendant l'été bien sûr, pour éviter les grandes chaleurs. Cependant, en 1951,comme j'étais venu de France de la mi-Juillet à la fin Septembre, nous avons fait une balade de plusieurs jours organisée par mes parents et des amis dans l'ouest avec des jeeps et un pick-up. C'est là que j'ai eu le plus chaud de ma vie. A l'arrière du pick-up, on avait arrimé deux fûts remplis d'eau et on s'aspergeait en permanence en gardant sur soi la chemise et le chapeau pour éviter l'insolation. Sans galéjer, à Dikkil il faisait 50°à l'ombre. Il fallait être un peu barjot pour se livrer à de telles excentricités, mais on n'avait pas le choix compte-tenu de la date de mes vacances.

A+ pour de nouvelles aventures. Charles.

De Pascale Grandamy, le 6 mars 2009 – 14h 57

Même, même si je ne "mouffte" pas sachez que je vous lis et que je découvre vos photos, des petits trésors dans vos souvenirs, avec beaucoup d'intérêt et un réel plaisir. Merci de me faire partager ces tranches de vie que même un voyagiste n'arriverait pas à vos chevilles...

Belle évasion, pour une p'tchiotte parisienne que je suis,

Merci ! Et si y'en a encore, je suis preneuse !!!!

De Patrice Mussard, le 7 mars 2009 – 0h 41

L'aventure continue ...

Au sujet d'appareil photo, mon père s'était acheté fin 52 un appareil 24*36 Zeiss Ikon. Ce n'était pas encore un reflex, mais il faisait des photos splendides. C'était le premier appareil avec télémètre incorporé. Par contre, pour le contrôle de la lumière, il n'y avait rien et il fallait avoir une cellule photoélectrique externe. J'ai toujours l'appareil ; un photographe de la rue André Del Sarte à Paris (au pied de Montmarte) qui est spécialisé dans les appareils anciens, m'a conseillé de le conserver précieusement parce que c'est un modèle très prisé des collectionneurs.

Je n'ai jamais vu de pluies au Grand Bara ... En fait, durant notre séjour de 1950 à 1954, il n'a plu qu'une seule fois à Djibouti. Par contre ça a duré 3j et toute la ville était inondée ... Inutile de préciser que ça s'est très vite évaporé.

Pour les records de température, Gabode (vers l'aéroport) était pas mal non plus ... mon père faisait poser les lignes à haute tension et ils avaient des grosses olive en plomb (je ne sais pas ce qu'ils en faisaient) qui étaient tellement ramollies qu'on pouvait faire rentrer le doigt dedans ... en plein midi, la température extérieur avoisinait les 70°. D'ailleurs la vie s'arrêtait de 12h à 16h.

Pour ceux qui ne sont pas familier de la région, voici une carte sur laquelle j'ai entouré les principaux lieu que j'ai mentionnés ...

Sur cet agrandissement du Grand Bara (capturée sur Google Earth), il semble qu'il y ait une piste en dur, de nos jours ...
Un de mes meilleurs souvenirs ce sont les sorties à Mascali. Un groupe d'amis de mes parents avaient acheté en commun une vedette du genre de celles pour visiter les calanques de Cassis ... Outre le fait qu'on me laissait la conduire :

 

avec mon chapeau cow-boy, ça va de soi

on y faisait des pèches miraculeuses, au fil à la main ... l'eau était tellement claire qu'on voyait le poisson qu'on allait attraper : daurades, carangues, bayades, ... Ma maman vous le prouve

En 2h, on pêchait de quoi faire une bouillabaisse pour 20 (c'est Marinette de l'Oasis qui la faisait). Pendant ce temps, nous, la marmaille on avait deux occupations principales : ramasser les coquillages tachetés marron (j'ai oublié leur nom) qu'on faisait sécher ensuite (c'était une puanteur épouvantable) mais surtout organiser des courses de bernard-l’ermite. A Mascali, ils étaient énormes ... on en ramassait une bonne dizaine, on les sortait de leurs coquilles puis on alignait les coquilles qu'un côté et à les bestioles de l'autre côté à environ 1m ... pas trop loin pour qu'ils puissent les retrouver ... et on faisait des paris !!! Tordant. Pas de photos malheureusement !!! Si ce n'est du sakafo !!!

De Patrice Mussard, le 7 mars 2009 – 9h 45

J'ai oublié une partie de la réponse concernant les photos : les photos N&B datent de 50, 51 et 52, les photos couleur à partir de 53.

Pour ces dernières, ce sont toutes des diapositives qui ont un peu souffert des injures du temps, qui ont été vues et revues très souvent.

C'est ce qui explique qu'elles sont souvent piquées de petites taches que je devrais peut-être prendre la peine d'effacer, mais auraient-elles encore ce cachet d'époque ? Le les ai scannées moi-même sur EPSEON Stylus Photo 2400 ... Je n'ai pas voulu qu'elles soient trop "grosses", l'objectif étant qu'elles puissent arriver sur mon site.

De Patrice Mussard, le 7 mars 2009 – 10h 15

Cette capture satellite pour vous permettre de situer Harar en Ethiopie où nous allions en colo et Dire Dawa la gare sur la ligne Djibouti-Addis Abeba où nous descendions pour continuer ensuite en camion. A Harar, il y avait un super Hôtel-Restaurant italien : le Ciao où on pouvait manger ce plat éthiopien qui est du véritable plomb fondu, tellement ça brûle la gueule : le wat. C'est un plat à base de poulet qui se mange accompagné de galettes de mil dont l'acidité atténue (un peu) le feu de la sauce. Tu connais ça Charles ? Il paraît qu'à Paris, il y a un resto où on peut en manger.

Harar est tout en bas ... (repère rouge

De C.Carton, le 7 mars 2009 – 18h 23

Je ne suis jamais au lac Assal, c'était considéré comme beaucoup trop dangereux à l'époque.

Pour la chaleur, il est vrai que parfois ce n'était pas mal à Djibouti même, notamment quand soufflait le khamsin, vent du nord chaud souvent chargé de sable. On restait calfeutré dans la maison avec tous les volets fermés. Les couverts en métal étaient si chauds qu'on ne pouvait pas s'en servir. L'eau (qui venait d'Ambouli) coulait brûlante au robinet car les canalisations n'étaient pas enterrées assez profondément. Pour obtenir de l'eau fraîche pour se laver, on remplissait la baignoire et quelques seaux et on laissait refroidir plusieurs heures. Même l'eau de mer au bord des plages était carrément tiède.

Te souviens-tu, Patrice, de la piscine de Djibouti qui était située à la partie est du Plateau du Serpent? C'était en fait un simple enclos rectangulaire en béton construit en mer à une dizaine de mètres du bord de la plage qui était destiné à protéger les baigneurs des requins. A marée haute, l'eau passait par dessus les parois du bassin et le remplissait, on ne se baignait pas alors. Quand la marée baissait, la partie supérieure des parois était émergée et on pouvait se baigner à l'abri des requins après avoir vérifié qu'il n'y en avait pas un resté prisonnier dans le bassin. Il n'y avait pas alors de vraies piscines comme il en existe aujourd'hui pour les hôtels et même beaucoup de villas privées. En regardant sur Google Earth, on distingue très bien cette piscine antique qui n'a pas été démolie.

J'ai fait ma communion privée et ma confirmation à la cathédrale Ste Jeanne d'Arc. Elle était située sur l'étroite bande de terre qui reliait la ville au Plateau du Serpent et sur laquelle on trouvait ,en partant de la ville, un cinéma en plein air dont j'ai oublié le nom, les bureaux du Cercle, l'Ecole Primaire publique que je fréquentais, la cathédrale avec l'école des soeurs et plusieurs maisons d'habitation. Notre maison était proche des bureaux du Cercle, pas loin du club de tennis où j'ai tapé mes toutes premières balles. Elle a maintenant disparu, remplacée par des petits immeubles. Cette étroite langue de terre était longée sur son côté est par la voie de chemin de fer qui rejoignait la gare au Plateau du Serpent, et sur son côté ouest par un boulevard qui longeait une jolie petite anse qui maintenant n'existe plus car elle a été comblée et est entièrement bâtie.

A+. Charles.

De Patrice Mussard, le 7 mars 2009 – 23h 07

A Djibouti, j'ai commencé l'école à la maternelle ... j'avais 5 ans. C'était chez des bonnes soeurs ... A part d'être rentré avec le bonnet d'âne à la maison (j'étais particulièrement peu soigneux et je faisais plain de taches) et que ça avait valu une belle engueulade à la soeur Marie-Robert de la part de ma mère parce que je voulais plus y mettre les pieds et ensuite de me retrouver chez les Frères de Foucault dans la rue qui menait au Plateau. Tout ça pour dire que je n'ai jamais su le nom de la classe où je me trouvais. Ensuite, en France (pour quelques mois à l'école de Gagny), j'étais en 7ème, que j'ai continuée, à ST-Michel en mai 55 quand je suis arrivé à Tana, en partie par le Jean-Laborde avec Adrien que je n'ai pas connu. Tient, on est revenus au point de départ de cette histoire. Et à Mada, à St-Michel et ensuite à l'Esca, cela a continué avec les classes numérotées. Ce n'est que dans les années 70, quand mes enfants ont commencé à aller à l'école que j'ai entendu parler de CP, de CE et de CM ... Et comme je ne trouve aucune logique pour savoir si l'élémentaire est avant le moyen et où se situe le préparatoire (préparatoire à quoi, je me demande), les numéros me convenaient très bien. D'ailleurs, j'ai entendu il n'y a pas si longtemps Darkos dire que beaucoup de gens étaient perdus et qu'on allait vraisemblablement trouver quelque chose de plus intuitif, comme par exemple ce qui se fait dans d'autres pays : numéroter les classes !!!!

Bon, ceci étant ...

Personnellement, je ne connais pas cette appellation de "Plateau du Serpent". Dans les années 50, c'était connu comme "Le Plateau", "Le Marabout" ou pour ceux qui s'en donnaient la peine : "Le Plateau du Marabout". Marabout ou Serpent, d'ailleurs, on se demande bien pourquoi, encore qu'il devait y avoir plus de Marabouts dans les décharges et dans le port que de serpents. D'ailleurs, à cette époque la partie qui reliait le centre ville au plateau était plus étroite que ce que l'on peut voir maintenant sur les images satellites. Quand nous sommes arrivés à Djibouti, nous habitions avenue 13,au premier de la maison à deux étages, en attendant que la société ait terminé les logements qu'elle mettait à disposition de ses employés.

Ces logements étaient construits au Plateau, au tout début de la digue sur la presqu'île du Héron ... D'après les images satellite, cette digue a également été très élargie puisqu'à on époque, ce n'était qu'une route avec la plage des deux côtés. On était donc face au golfe de Tadjoura, ce qui nous donnait l'occasion de contempler les magnifiques et dantesques orages qui frappaient de l'autre côté. On voyait aussi passer tous les bateaux, cargos et surtout paquebots des Messageries Maritimes de la ligne de Saïgon et quand on les voyaient entrer, on savait qu'il y avait une visite à bord. Je les ai tous faits : les trois frères blancs immaculés : Viet Nam, Laos et Cambogde ... aussi blanc que la Marseillaise qui passait aussi. C'était bien avant la fermeture du canal et tout le trafic sur l'Océan Indien et Le Pacifique passait par là ... jusqu'à 20 bateaux en escales, parfois.

Dans mon souvenir, la piscine était associée au Bar du Soleil au plateau ; je ne me souviens pas spécialement de cette piscine n'étant même pas sûr de m'y être baigné : j'ai eu la plage devant mon appartement avec l'eau à 30° alors tu penses ... Evidemment, comme la mer était très mal fréquentée en mer Rouge (requins et barracudas) on restait tout au bord ...

On se baignait aussi à Doralé (c'était pénible parce qu'il fallait traverser des plantes rampantes pleines d'épines avant d'arriver au bord de l'eau, à Loyada, là c'était vraiment très chouette et parfois aussi à Boulaos,

Alors pour ceux qui ne connaissent pas Djibouti, qui ont regardé sur Google Maps ou Google Earth, voici quelques repères et surtout les différences que  j'observe avec le Djibouti que j'ai connu :

De Adrien Sauteron, le 8 mars 2009 – 9h 08 (un sujet "sakafo" (repas ensemble) qui a éte zappé)

Pour le "sakafo", on a le temps d’organiser. Il y a plusieurs restaurants malgaches à Paris intra muros, et je vais en discuter avec Rapasy, moramora ... !

Tu n’ as pas répondu à ma question, savoir si tu avais des liens de parenté avec feu Jean-Claude MUSSARD, zanatany et ancien bahutien surnommé " Tibony " ?

(J’ai cru un moment que tu étais leur fils...)

J’allais oublier : merci de corriger mes fautes d ' orthographe ; quand je reçois des messages , personnellement je ne m’occupe pas des fautes, du moment que je comprends le sens . Si cynocéphale est écrit avec un I, il s ‘agit de toute façon d ' un babouin et c ' est l ' histoire qui m ' intéresse ...!

Vos récits, à Charles et toi, sont passionnants ....

A Mada ,j’ai eu une adolescence aventureuse dans la forêt de l’est ( à l’est d’Ambatondrazaka ) mais rien de comparable aux vôtres, car il y avait des ruisseaux partout, seule originalité peut-être , les charrettes remplaçaient vos dromadaires , et le " antsy-bé " des malgaches n’a rien de menaçant, par rapport au "coutelas" dankali ... Le fosa malgache, n’a rien de comparable avec le léopard , et il n’y pas de serpent venimeux ... ! Le seul gibier a poils : le potamochère (max. 6O kgs). Mon livre de chevet à l’époque Les Sept Cités de Cibola - recherche de l’eldorado des conquistadors en Amazonie et Fièvre verte - un fermier rhodésien se lance dans la chasse aux crocos pour sauver sa ferme à la suite d’avatars de culture .

Par contre, mes contacts avec l’Afrique quand j’ai débarqué au Kivu après la révolte des Simbas, les "aventures" de Bob Denard et Schramm, pour ré-ouvrir les exploitations de la Kivumines, là ou çà "bouge" actuellement , because les "richesses" minières : cassitérite (SnO2) - Coltan (Colombo-tantalite) - monazite (Terres rares) furent disons mouvementés .... Ce fut ma période "far West" .... Mais comme dirait Kipling ... Ceci est une autre histoire !

Je vais vous laisser pour me rendre au marché , comme chaque Dimanche . Veloma daholo ! (au revoir à tous)

De Patrice Mussard, le 8 mars 2009 – 10h04

Bonjour Adrien ...

J'avais effectivement oublié de répondre à cette question : il n'y avait aucun membre proche de ma famille à Madagascar ni à la Réunion. Mon père, 13 ème et dernier garçon vivant d'une famille de 19 enfants était originaire de Levallois-Perret et son frère le plus proche a toujours vécu en région Parisienne. Il paraît qu'à l'époque où j'étais à Tana, il y avait un Lucien Mussard, mais je l'ai appris il n'y a pas très longtemps et donc on ne s'était jamais rencontré. La seule famille proche que j'avais c'était Jean Macé (mon oncle), sa femme et mon cousin (Jean-Pierre) qui était à Galliéni.

Aucun lien de parenté non plus avec les Mussard de la Réunion. Deux anecdotes à ce sujet :

- à la Réunion, j'hésite à dire mon nom parce qu'il est immédiatement associé au "Baron Mussard", grand chasseur d'esclaves marrons ...

- en 53, un réunionnais qui s'appelait André Mussard, se prétendant frère de mon père, avait essayé de lui faire payer des factures pour lesquelles, soit disant, mon père se serait porté garant. Comment avait-il su que mon père avait un frère prénommé André à une époque sans Internet ? Mais comme, à cette époque, André n'avait pas mis les pieds hors de France, l'histoire s'est arrêtée là.

Pas d'offense (comme disaient les cow-boys quand ils voulaient éviter un duel) au sujet de l'orthographe ... d'ailleurs je n'envoie jamais de commentaires sur les fautes, j'en fais suffisamment pour rester humble à ce sujet. C'est parce que je compile tous nos échanges sur Djibouti et la Mer Rouge dans un document Word, que je te disais corriger les fautes d'orthographe, Y COMPRIS LES MIENNES, parce que ça me gonfle d'avoir du "souligné rouge" partout.

Mais ma remarque amicale portait sur les "espaces en trop" qui, eux, perturbent la mise en forme. Mais tu es libre d'écrire comme tu veux, je comprends parfaitement tes messages ...

Je ne connais pas les Sept Cités d'Or ... à Mada je dévorais les Bob Morane dès qu'ils paraissaient ... c'est une littérature un peu banale, j'en conviens, mais comme Henry Vernes voyageait beaucoup, j'en apprenais beaucoup sur tous ces pays différents où se déroulaient ces aventures. Je n'ai entendu parler de Bob Denard que dans les années 80, quand il a été mis en cause dans des opérations foireuses pour renverser je ne sais plus quel gouvernement. Je n'ai jamais flashé sur ce genre de personnage ... je préfère mon Bob à moi !!!

Par contre j'ai lu et beaucoup aimé Fièvre verte et j'aurais aimé le retrouver. Si je me souviens bien, cela finit mal pour son couple, parce que le héros est tellement passionné par cette chasse au croco que ses longues absences finissent par lasser sa femme qui le quitte. Te souviens-tu de l'auteur . Ca me permettrait de faire des recherches ... En toute amitié Patrice

De C.Carton, le 9 mars 2009 – 9h 35

Le véritable nom de cette petite presqu'île située au nord de la ville était Plateau du Serpent. Il est vrai que l'on disait souvent "le Plateau", au même titre que les Parisiens disent "on va prendre un pot sur les Champs" ou les Niçois "on va dîner dans le Vieux" en faisant allusion au quartier du Vieux Nice.

Il paraît que cet endroit, avant d'être nettoyé pour y bâtir les premières maisons, était infesté de serpents, d'où le nom. Peut-être n'était-ce qu'une légende (?).

Le Marabout était juste la pointe ouest du Plateau au bout de laquelle il y avait un quai où venaient s'amarrer les bateaux de tout petit tonnage, un seul à la fois. Le long de cette pointe du Marabout il y avait des docks et des entrepôts. La partie résidentielle du Plateau était le centre où se trouvait la gare et l'est où il y avait cette fameuse "piscine" dont j'ai parlé précédemment. L'hôpital était également situé dans cette zone. Au nord il y avait l'île du Héron dont je ne suis pas sûr qu'elle était totalement rattachée au Plateau à l'époque (ce fut le cas par la suite).

A notre époque, les bateaux restaient en rade et l'on débarquait grâce à des vedettes qui emmenaient les passagers sur le quai situé à l'extrémité de la jetée qui partait au niveau de la Résidence du Gouverneur dans le prolongement de la rue partant de la place Ménélik. Nous allions pêcher le long de cette jetée la nuit quand la marée était haute car mes parents étaient fanas de pêche.

L'isthme qui reliait le Plateau à la ville était en effet étroit, surtout en son milieu. Il était évasé dans sa partie sud où il se rattachait au continent et l'on pouvait y voir plusieurs petite rues. Il y avait un boulevard unique entre la ville et le Plateau. Il longeait une petite anse à l'ouest, laquelle n'était remplie d'eau qu'à marée haute. A marée basse, il n'y avait qu' une immense surface de vase qui n'était pas très jolie à voir. Le long de ce boulevard on trouvait les bureaux du Cercle, l'école publique, la cathédrale et l'école des soeurs.

Sur son côté est, l'isthme était longé par la voie ferrée qui était placée sur un ballast surélevé. Il fallait traverser cette voie ferrée pour aller sur la plage qui s'étendait sur l'est de l'isthme.

J'ai reconstitué un plan succinct de la ville en 1949 (cf PJ) à partir de documents anciens que j'ai récupérés chez ma mère. Le tracé des rues est approximatif et je n'ai pas figuré toute la ville qui s'étendait au sud et à l'est de la place Ménélik. Sur cette place se trouvait l'hôtel Continental où nous avons logé pendant 3 semaines à notre arrivée en septembre 47 en attendant l'attribution d'un logement.

Dans le quartier de Boulaos, au sud en allant sur Ambouli, il y avait les pêcheries, les abattoirs et les locaux de la Voierie dont mon père a été responsable.I l y avait aussi les logements des gendarmes où j'allais en vélo pour rejoindre certains petits copains avec qui j'étais en classe.

Tu dis que tu allais en maternelle, tu étais donc chez les soeurs car il n'y avait pas de maternelle à l'école publique. J'ai profité des locaux des soeurs car le dimanche matin après la messe et le catéchisme je restais au patronage qui se passait dans ces locaux.

Il nous arrivait de traverser la voie ferrée pour aller faire trempette et les soeurs avaient de grands pantalons bouffants serrés aux chevilles en guise de maillots de bain.

Pour revenir au Plateau du Serpent, il faut savoir que lors de l'installation des Français à la fin du 19ème siècle, les ilôts de madrépore du Serpent et du Héron n'étaient pas reliés au continent à marée haute. L'isthme a été créé par des remblais artificiels par la suite. Les travaux de remblaiement se sont poursuivis de façon très active dans les années 60 et maintenant toute la partie ouest de l'isthme est comblée jusqu'au niveau de l'ancienne Résidence du Gouverneur. De ce fait, l'ancien boulevard du bord de mer allant au Plateau est en plein au milieu des terres, de même que l'ancien cinéma Eden et la Poste. En outre, il y a eu des travaux de remblaiement considérables au sud de la pointe du Marabout et entre le Plateau et le Héron, doublant ainsi la superficie habitée du Plateau et du Marabout, déplaçant le centre de gravité de la ville vers le nord… Il paraît qu'il est prévu de continuer les remblaiements à l'ouest de l'isthme jusqu'à la digue qui va au sud du Marabout. A l'extrémité du Marabout, les quais ont été prolongés vers le sud-ouest de sorte qu'il y a maintenant un grand espace portuaire qui est très actif.

Pour revenir à notre époque, le loisir principal était orienté vers la mer et la pêche. Je pense que beaucoup de gens avaient un bateau, souvent en communauté. Mes parents avaient une sorte de grosse barcasse à moteur avec laquelle ils allaient pêcher. La mer était très poissonneuse et les pêches étaient abondantes. Le revers de la médaille était que la mer était infestée de requins et que les activités balnéaires étaient assez restreintes. On se contentait de barboter près du rivage et uniquement dans des endroits bien précis où il n'y avait pas beaucoup de fond et où on pouvait voir les ailerons des requins de loin en surface. Il n'était pas question de nager en pleine mer et quand on était en bateau on ne se risquait pas à nager autour du bateau comme on fait ici. C'est pourquoi, lorsqu'on voulait vraiment nager, on allait à cette fameuse "piscine" dont je vous ai parlé auparavant. Il arrivait à mes parents d'aller pêcher avec des amis sur le côté nord du Marabout où il y avait des pontons sur pilotis qui permettaient d'avoir accès à l'eau profonde. Ils pêchaient notamment des aiguillettes, sortes de poissons allongés avec un rostre vers l'avant qui restaient en surface et qui étaient délicieux. Il n'était pas rare que lorsqu'un pêcheur avait ferré une grosse aiguillette et la ramenait au moulinet, un requin surgisse et happe au passage l'aiguillette de sorte que le pêcheur ne remontait que la tête. Je venais toujours avec ma carabine 22 long rifle et je tirais sur les requins que l'on voyait tournoyer au bas des pontons.Ca ne les tuait pas bien sûr, mais ça les éloignait un petit moment et on pouvait pêcher tranquille.

Patrice, dans un de tes messages tu as parlé d'un lien de parenté avec un Macé. Il se trouve que lorsque nous allions à Diré Daoua nous logions chez un Dr. Macé que mes parents avaient connu à Tamatave en 1943.Il avait vécu un épisode dramatique à ce moment-là. Un jeune garçon, que je connaissais, jouait avec des copains sur la plage de Tamatave juste à côté de la piscine. A un moment, pour aller récupérer un ballon, il est entré dans l'eau jusqu'à la taille et a été happé par un requin qui lui a arraché complètement une jambe. Il a été transporté immédiatement chez le Dr. Macé dont le cabinet était proche, mais celui-ci n'a rien pu faire, l'artère fémorale étant sectionnée et le gamin est mort dans ses bras. Les Macé, traumatisés, ont quitté Tamatave à la suite de cet incident. Je ne sais pas à quel moment ils se sont installés à Diré Daoua. A Mada il y avait aussi beaucoup de requins et sur la côte est on ne se baignait pas en mer. J'ai habité à Tamatave et à Manakara où on ne se baignait qu'en piscine. Les pêcheurs malgaches avaient pas mal d'accidents avec ces maudites bestioles.

C'était quand même bien agréable à condition de faire attention.

A+. Charles.

De Pascale Grandamy, le 9 mars 2009 – 9h 57

Coucou les "djiboutitis" !

Pas très présente ce week-end, j'ai repris ce matin, la lecture de vos récits respectifs... tout à fait captivants !

Merci, aussi pour ces photos souvenirs; je me régale ...

Pascale ps - Concernant l'anecdote tragique de ce petit garçon, ma belle-mère m'avait raconté ce drame... où les Grandamy passaient leurs vacances à Tamatave. J'ignore s'il s'agit de ce même enfant... Bref, c'est horrible !

De Patrice Mussard, le 9 mars 2009 – 12h08

Eh bien je n'avais jamais entendu cette appellation, ou bien je l'ai tout simplement oublié. Par contre, je te confirme bien qu'il y avait une route qui reliait le Marabout et le Héron puisque c'est le long de cette route qu'avaient été bâtis les appartements de la société EGIL et l'entrepôt pour les matériels électriques.

Au milieu à peu près de l'isthme entre la ville et le plateau, se trouvait l'école des frères où j'allais après mon passage chez les soeurs ... et plus bas, proche de la ville (si mon souvenir est exact) se trouvait le cercle.

Arrivé après toi, en 1950, on avait débarqué également sur une barge en pleine rade et rejoint le quai sur une vedette. A propos de vedette, il nous en était arrivé une bien bonne avec celle de nos amis. Le groupe avait décidé de faire une pêche de nuit pour profiter de l'attrait des poisson pour la lumière et nous pu faire une pêche miraculeuse. Nous étions donc une bonne vingtaine à bord avec les appâts (ce que ça pouvait puer !) et le pique-nique, l'apéro pour les grands ... de quoi se couvrir parce qu'une fois acclimaté à Djibouti, on finit par trouver les nuits fraîches, surtout en mer. On pêchait à deux ou trois milles en mer. Vers minuit, une fois les bourriches pleines, les bouteilles vides, il est décidé de rentrer ... on vire tous le restant d'appâts. Moteur en route et en avant toute, cap sur Djibouti. on fait 300 ou 400m et arrêt buffet ... en panne ... impossible de repartir. On se retrouve bloqué en plein milieu du golfe de Tadjoura ... dans le noir ... avec tous les fantasmes qui peuvent nous assaillir ... Comme on pouvait plus pêcher, on s'est sérieusement emmerdé toute la nuit ... Mais ne nous voyant pas rentrer, des amis ont fini par prévenir les autorité du port. Et là, je vous jure que c'est vrai : on a été secouru par une espèce de doris et un marin venu, A LA GODILLE, voir ce qui se passait. Finalement on a fini par être remorqués.

En fait, ce qui s'est passé, c'est que des lignes de traîne avaient été mises à l'eau pour prendre du plus gros poisson et l'une d'elle c'était emberlificotée autour de l'hélice et l'avait complétement bloquée ... et comme c'était au moins du 150/100ème !!!

Question baignades, moi j'avais consigne absolue de rester au bord ... d'autant que mon frère aîné avait pu constater de visu que les requins, contrairement à ce qui se disait, venaient très souvent très près du bord, même dans des eaux très troubles. De plus, on voyait souvent passer près de chez moi, des jeunes somali qui allaient chasser le requin au Héron et ils étaient souvent estropiés, résultat d'attaques de squales ...

A Mada, c'était pareil ... que ce soit à Tamatave où j'ai habité quelques mois en 1956, c'était piscine ou piscine ... Il n'y a que dans le lagon de Foulpointe on pouvait aller, et encore pas après une tempête ou un cyclone parce que des requins pouvaient se retrouver projeté dans le lagon. Une fois, on était allés en balade un peu plus loin que Foulpointe, un bled qui s'appelait quelque chose comme Fasiandrana ... mon cousin et ses parents avaient barboté dans les rouleaux mais moi j'avais un épouvantable torticolis et j'était resté au bord à les regarder (un peu envieux quand même !)

A Majunga en 58, c'est pareil : on se baignait à la piscine : (je vais plonger) (photo extraite d'un film 8mm)

la Bombetoka étant peu propice à la baignade de ce côté (c'est plus sympa côté Katesepy).

Et on faisait trempette dans la mer à Amborovy où d'énorme panneaux "Attention mer dangereuse, Requins" prévenaient les candidats à l'accidents suite au drame survenu à un architecte nommé Barthélémy qui avait été emporté alors qu'il portait secours à des enfants imprudents.

Pour les Macé dont parle Charles, ce n'est pas la même famille. Quand nous sommes partis à Djibouti en 50, la famille de mon oncle est partie à Tana où il était conducteur de travaux dans le bâtiment. Alors qu'on se morfondait en France pendant le terrible fin 54 (l'année de L'Abée Pierre), il avait contacté mon père par téléphone pour lui demander s'il était intéressé dans la création d'une entreprise d'électricité associée à un groupe comprenant déjà bâtiment et peinture, l'objectif étant de pouvoir être candidat pour des chantiers plus importants. Ils sont rentrés en France en 62 et nous en 64.

De C.Carton, le 9 mars 2009 – 12h 46

Je viens de me souvenir du nom du propriétaire de l'Eden, c'était le père Gleyze.

Le receveur des Postes était M.Geffroy.

La Poste et l'Eden étaient situés sur la place Lagarde qui avait de grands arbres bien verts.

Tu as raison pour le Cercle, il était du côté sud de l'isthme. Nous habitions dans une petite rue juste derrière, pas très loin du tennis-club. L'école était un peu plus loin vers le nord.

L'Administration avait mis au point un ramassage scolaire avec deux bus, l'un s'occupant du Plateau et l'autre de Boulaos, de la ville et du sud de l'isthme. Chaque bus était en fait un camion dans lequel on avait installé 4 bancs dans le sens longitudinal avec un petit escalier à l'arrière pour monter et descendre. C'était rudimentaire mais pratique.

A+. Charles.

De Patrice Mussard, le 9 mars 2009 – 12h08 T

u as raison au sujet du père Gleyze ... maintenant que tu le dis ... le père Maril n'était qu'un client.

En 53 le ramassage scolaire de l'école des frère utilisait ce genre de bus dont tu parles. Il était conduit par un frère qui était chaussé de ce que Bossos appelle dans son sketch "des squelettes" translucides. Un des collaborateurs de mon père avait deux enfants dont le plus jeune était intrépide, courrait après les voitures ... tout le monde le surveillait, y compris les plus jeunes comme moi. Et Hélas, cela lui a coûté la vie : alors que le arrivait à l'école et se rangeait le long d'une plate-forme, le petit a sauté, essayé d'agripper la main courante qui était trop grosse pour ses petites mains, il est tombé et a été écrasé par le recul du camion quand il a freiné. Heureusement pour moi, je n'ai pas assisté à cela. Il y a eu quelques jours terrible dans la résidence, avant que la famille ne rentre précipitamment en France ... C'était épouvantable d'entendre le frère crier qu'il voulait son petit frère ... Dieu qu'ils ont dû souffrir !

De C.Carton, le 9 mars 2009 – 14h 02
Le père Maril était célèbre dans tout Djibouti. Il avait coutume de siéger pratiquement en permanence dans un des bistros de la ville en attendant qu'on lui paye un petit coup. Au bout du 3ème ou du 4ème pastis, il se mettait à devenir bavard et racontait ses histoires avec Henry de Monfreid dont il avait été le complice dans quelques affaires pas très catholiques. C'était d'ailleurs toujours les mêmes histoires dont on ne savait pas quelle était la part du réel et la part de l'invention. Je ne l'ai pas personnellement rencontré, car j'étais trop jeune pour aller au bistro et à l'époque ça ne m'intéressait pas trop, je préférais jouer avec mes petits copains, aller à la plage ou faire du vélo.
A+.
Charles.

De Patrice Mussard, le 9 mars 2009 – 16h59

Charles, il m'est revenu un souvenir de Hara en rangeant la vaisselle ... va donc trouver le lien de cause à effet !!

J'ai raconté qu'une année, j'ai été hébergé chez les soeurs maltaise, n'ayant pas pu être inscrit à temps au centre CFS. Et que, fréquentant les classes, j'apprenais à écrie l'éthiopien et surtout prenais mes premières leçons d'anglais. Et j'apprenais si bien que j'écrivais un peu en franglais. C’est ainsi que ma mère avait conservée une lettre que je lui avais envoyée ans laquelle j'écrivais "Dimanche, on est allé avec two sisters voir la Vallée des Merveilles". Si je me rappelle bien de cette lettre, qui malheureusement a été perdu depuis le décès de ma mère, je n'ai AUCUN souvenir de ce que pouvais être cette "vallée des merveilles". Est-ce que ça te dit quelque chose ?

De C.Carton, le 9 mars 2009 – 16h 59

Non, malheureusement, je ne me souviens pas de "vallée des merveilles" dans la région du Harrar.

Par contre, ici dans le Mercantour, nous avons bien la Vallée des Merveilles, vallée glaciaire à 2000m d'altitude dans laquelle il y a des roches recouvertes de petites gravures rupestres obtenues par martellement dont on n'a pas totalement élucidé l'identité des auteurs ni la période de création de façon certaine. C'est un lieu hautement touristique ,mais qui se mérite car il faut se propulser là-haut à la force des mollets. Je l'ai parcourue 5 fois en dormant une nuit au refuge des Merveilles à chaque fois, je servais de guide à des amis ou à des cousins venus exprès dans la région.

Au Harrar,ce qui valait le déplacement, c'était la maison de Monfreid dotée d' un verger extraordinaire mêlant une profusion d'espèces européennes et d'espèces exotiques telles que le climat du Harrar permettait d'en obtenir.

A+. Charles.

De Patrice Mussard, le 12 mars 2009 – 1h23

Charles, il me revient une anecdote ... tu as déjà évoqué l'eau de Djibouti qui coulait très chaude des robinets et qu'il fallait purger les tuyaux avant de prendre une douche sous peine de se brûler ... mais te souviens-tu à quel point elle était saumâtre ? Tellement que, rentré en France, mes parents surprenaient les serveurs, aux bars ou aux restaurants, parce qu'en plus de leur sucre, ils ajoutaient un peu de sel pour retrouver le goût du café de Djibouti ...

De C.Carton, le 12 mars 2009 – 12h 58

C'est vrai que cette eau saumâtre de Djibouti était très particulière.

Quand on arrivait à Djibouti pour la première fois, le plus dur était de s'habituer à cette eau qui dénaturait tout : thé, café, sirop, pastis (pour les adultes), etc... Mais une fois qu'on s'était habitué, c'est le retour à l'eau normale qui était difficile. Sur le bateau du retour en France en Septembre 1949,je me rappelle que mes parents demandaient qu'on leur fasse le café à l'eau saumâtre le matin.

On trouve le même type d'eau à Anakao et à Morondava. Quand nous sommes passés là-bas en 2007,nous buvions de l'eau en bouteille. A+. Charles

Voilà.

Rendu à ce point, nous avions fait le tour de nos souvenirs communs. La discussion s’est arrêtée aussi soudainement qu’elle avait commencé